DEGRADATION DU SYSTEME DE SOINS :


Enoncer correctement un problème

Avant de proposer des solutions !!

La dégradation de l'éducation en France semble avoir une conséquence inattendue : une incompréhension profonde de la science médicale par nos politiques et nos journalistes, au point d’ignorer qu’un bon médecin est nécessairement un bon scientifique… Ils nous prouvent qu’ils ne savent pas raisonner et cela ne les gêne pas pour imposer leurs choix incompétents.

Cette incapacité se manifeste quotidiennement, au détriment de la santé publique et de l'économie nationale.


Frédéric Valletoux, qui a présidé la Fédération hospitalière de France de 2011 à 2022, période marquée par une détérioration catastrophique du système hospitalier, prétend aujourd'hui réformer la médecine libérale. Cependant, ses propositions menacent d'affaiblir davantage un système déjà fragilisé. Carriérisme et absence de raisonnement.

À lui, et à d'autres acteurs des médias et de la politique, je demande une chose simple : le respect des gens. Cela commence par définir correctement un problème avant de proposer des solutions. Prenons l'exemple des "déserts médicaux". Proposer de forcer les médecins à s'y installer, alors qu’il n’y a plus de médecins cherchant à s’installer, c’est vouloir irriguer des champs arides en détournant un cours d’eau à sec.


Quelques faits concernant la crise médicale:

    *Pour être médecin, il faut être compétent, motivé, engagé, dévoué : cela fait bien peu de monde apte à devenir médecin, numerus clausus ou pas

   *Les prescriptions d’un médecin sont en moyenne de 750k€ par an :  diplômer des médecins sans les qualités requises serait une folie ruineuse.

   *En Île-de-France, 46% des médecins libéraux ont plus de 60 ans et les 3/4 d’entre eux comptent cesser toute activité dans les 2 à 5 ans. C’est à dire qu’un tiers de tous les médecins libéraux d’île-de-France cessera d’exercer dans 2 à 5 ans. Ainsi, la pénurie de médecins est déjà catastrophique, mais bien pire encore nous attend.

   * Juger la situation uniquement par le nombre de médecins est trompeur. Un médecin récemment installé prend en charge moins de patients que son prédécesseur.

    *Seule une faible proportion des nouveaux diplômés s'installent.

   *La rémunération des médecins généralistes n'a pas suivi l'inflation, malgré une augmentation de leurs charges et responsabilités.

   *Même hors inflation, la rémunération des généralistes en secteur 1 a été amputée de 20% du fait de la délégation des taches : les taches rapides et simples ont été délégués à d’autres professions. Pour le même tarif moyen, le médecin ne voit plus que des consultations longues et complexes.

   *Cette baisse drastique de la rémunération des médecins en secteur 1 signe une absence de visibilité effroyable pour les candidats à l’installation.

   *Lorsqu’un médecin généraliste encaisse 25€, son revenu net avant impôts est de 11€


Ce texte sera complété ultérieurement.


Fraudes dénoncées par l’assurance maladie et dont les soignants sont à l’origine pour une forte proportion : Quelle honte … pour les pouvoirs publics !

Malgré l’informatique et le personnel pléthorique de l’assurance maladie, les pouvoirs publics ont mis plusieurs années à déconventionner des centres ophtalmologiques secteur 1 facturant (en tiers payant) 120€ par patient quand la moyenne ailleurs est inférieure à 50€. La Sécurité sociale a délibérément voulu faire durer l’escroquerie (avec notre argent) mais aussi laisser soigner la population par des escrocs. Cela s’inscrit dans une politique : « Tout pour donner une apparence d’accès aux soins, et tant pis pour les vrais soins ».

Quand l’assurance maladie dénonce à grand renfort médiatique, la responsabilité globale des médecins, juste avant des négociations conventionnelles, et juste après la fermeture des centres ophtalmologiques « pirates », les journalistes qui en parlent sans réfléchir, sans se documenter, ne font pas leur métier (le propos n’est pas de dire ici que le métier de journaliste a disparu, et que seule reste l’étiquette…même si c’est vrai)

 L’assurance maladie peut repérer très vite les « médecins » aux pratiques très anormales (plus de 100 patients par jour, ou autre) et leur demander des explications. Elle laisse faire. C’est son choix, sa ligne politique lamentable.  De là à pousser le cynisme jusqu’à reprocher collectivement aux médecins les fraudes qu’elle permet…On aimerait entendre le Directeur de la Sécurité sociale et le Ministre de la Santé s’expliquer sur le laisser-frauder, mais pour cela, il faudrait un vrai journaliste.